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    Lettre à mon député,[1]

     

    Permettez-moi, puisque l'heure est au débat national et aux cahiers de doléances, de vous exprimer mon sentiment sur trois points d'une inégale importance.

     

    1 - Les personnes qui vous interpellent avec un gilet jaune sont celles que le système politique actuel, une représentation nationale bien verrouillée, ignore depuis des décennies. Une majorité de nos concitoyens n’est jamais représentée aux assemblées, victime d’un apartheid politique. Exemple symptomatique, le premier parti politique français, qualifié au deuxième tour des présidentielles, n'a quasiment pas de députés. Cela vaut pour d’autres partis. Cette injustice entretient un sentiment (qui est une réalité) de relégation d’une partie de la population qui trouve, enfin, dans ce mouvement, un écho à ses difficultés, voire ses souffrances. F. Hollande, sous lequel E. Macron servait il y a peu, parlait des « sans dents », la morgue policée de l’actuel gouvernement ne vaut guère mieux.

     

    2 - Cette stupide limitation de vitesse à 80 km heure qui nous oblige à conduire de manière syncopée tant les variations sont rapprochées doit disparaitre. Je comprends bien l'intérêt financier que sous-tend cette mesure (doublement des infractions relevées par les radars à période équivalente) mais si vous souhaitez à juste titre faire diminuer la mortalité routière, améliorez les infrastructures et faites les contrôles routiers que la loi prévoit en terme d'alcoolémie et de stupéfiants. En termes d’efficacité, un automate ne remplacera jamais cette présence humaine au bord des routes.

     

    3 - Un gel des retraites pour les deux prochaines années comme mesure de redressement économique est décrété. Etant en retraite depuis six ans, ma pension n'a absolument pas évolué durant ces années, elle a même été diminuée compte-tenu de l’augmentation de la CSG ! Une simple mesure de justice sociale exigerait une indexation automatique et annuelle sur le cours de la vie. Comme le relève l’Ifrap, « la France préfère utiliser la méthode du rabot (désindexation des retraites) plutôt que de se lancer dans des économies structurelles pourtant promises à la commission européenne ».

     

     Et autres considérations :

     

    Le gouvernement initie un contre-feu avec son Grand débat national qui n’a déjà plus de pilote depuis le retrait de Chantal Jouanno, laquelle reste néanmoins présidente de la Commission nationale du débat public à 14.666 euros brut mensuels…  Quel foutoir !

    Mais au fait, que fait-on du programme présidentiel d’E. Macron ? On le réécrit durant ce défouloir républicain, ce grand débat[llage] national ?

     

     

     

    Jean-Luc Boulard

     

    Sens le 09 janvier 2018

     

     

    [1] Madame Michèle Crouzet, Député de l’Yonne

     

     

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    Débat Philippe-Wauquiez, l’art de débusquer les reniements

     

     

    Débat Philippe-Wauquiez, l’art de débusquer les reniements

     

    Le débat politique entre Messieurs Philippe et Wauquiez aura permis de passer au révélateur les convictions profondes de ces ténors politiques lorsqu'ils franchissent les portes du pouvoir.

     Même génération, mêmes écoles, long compagnonnage au parti Les Républicains et sur les bancs de l'Assemblée nationale en font, en quelque sorte, des clones politiques.

     Désormais l'un gouverne, l'autre aspire à le faire.

     Nuque raide et mâchoire crispée, Laurent Wauquiez a littéralement acculé Edouard Philippe dans ses contradictions, celles de son action politique actuelle très laxiste vis-à-vis de l'immigration, par rapport aux thèmes qu’il défendait lors des primaires de la dernière présidentielle. Il proposait alors de « faire voter chaque année par le Parlement un plafond d’immigration », de « conditionner l’acquisition de la nationalité française pour les enfants nés en France (droit du sol) à la régularité du séjour d’au moins un des deux parents au moment de la naissance » et limiter l’aide médicale d’Etat « aux cas d’urgence ». Exactement les questions que Laurent Wauquiez pose et qu’Edouard Philippe rejette en bloc. Moment pénible pour le Premier ministre…

     Magnanime, Laurent Wauquiez ne l’a pas achevé sur ses reniements concernant la PMA et la GPA, renoncements qu’il justifie pauvrement par une évolution personnelle, après avoir déclaré en 2015 « nous nous opposerons résolument à la PMA sans père et à la GPA »

     La classe politique pleurniche beaucoup sur « la montée des populismes », ces reniements permanents en font le lit… 

       Jean-Luc BOULARD

     Sens le 1er octobre 2018

     

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  • De l'ambiguïté des décisions de justice

     

    De l'ambiguïté des décisions de justice

     

     

     

    Les bonnes nouvelles se succèdent pour les personnalités politiques impliquées dans des affaires plus ou moins sordides.

    Pour l’actuel gouvernement et les Hulot, Ferrand, Pénicaud, Kohler, Benalla, Nissen, Darmanin, l’heure est au non lieu ou à l'enlisement des procédures.

    Armé d'une batterie d'avocats, chacun de détecter la faille juridique pour échapper au sort du commun des mortels, à savoir payer sa dette à la société en cas d'infraction à la loi.

    Si l’on ne peut récuser la bonne foi de la Justice, les décisions d'un non-lieu, d’un classement sans suite, d’une relaxe pour vice de procédure ou prescription des faits, ne feront pas pour autant de ces personnalités des modèles de vertu.

     

    Le dernier épisode judiciaire en date, celui de Monsieur Darmanin, en témoigne. Quand bien même l'appréciation juridique de ses comportements n’impliquerait pas de chef d'accusation de nature à le traduire devant le tribunal, il n'en reste pas moins qu'à deux reprises son entregent politique lui a permis de glisser des femmes dans son lit, ce que ne conteste d'ailleurs pas l'intéressé.

    Pour ces dernières, le plaisir aura dû être de courte durée et probablement en deçà des espoirs matériels attendus puisqu’elles intentent des procédures judiciaires toujours pénibles à vivre, en particulier lorsqu’elles sont déboutées de leurs plaintes.

    S’installe alors dans l'esprit de la population une méprise, une ambiguïté laissant croire qu’échapper à la justice vaut un brevet de bonne moralité.

     Désolé, ce qui est légal n'est pas forcément moral.

     Le brigandage politique et les mœurs douteuses de ce jeune Darmanin, dont on ne sait plus d’ailleurs à quel parti il appartient, en est le symbole, alors même que la population aspire à être dirigée par des personnalités moralement irréprochables.

    Toute l’ambiguïté d’une décision de justice…

     

    Jean-Luc Boulard

     Sens, le mardi 4 septembre 2018

     

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    Macron et le bal des taxes

     

    Macron l’enchanteur, notre Jupiter à la pensée complexe, s’affiche davantage  comme un joueur de bonneteau qu’un sauveur de la nation.

     La suppression, pour certains, de la taxe d’habitation perçue par les collectivités territoriales, couplée à l’augmentation de la Contribution Sociale Généralisée encaissée par l’État, pour tout le monde ou presque, témoigne d’un habile tour de passe-passe, juteux pour Bercy. L’on a déjà connu cette déconvenue avec la taxe professionnelle en son temps. Autres temps mais mêmes mœurs.

     Qui nous fera croire que manipuler les impôts, même avec brio, ramènera de l’emploi, créera des richesses, diminuera le dette publique ? Et quel jonglage des taxes ! L’on comprend tout l’intérêt pour l’establishment de mettre un banquier d’affaire à la tête de l’État ; pour reprendre une expression populaire « ni vu, ni connu, je t'embrouille ».

     Par ailleurs, cette forme de relégation progressive des communes sous la tutelle étatique constitue une véritable remise en cause du pouvoir des maires désormais tributaires des dotations d’État. Que l’on sait mauvais payeur, ne respectant pas à terme ses engagements. Cela sonne la fin d’un échelon démocratique de proximité, le préféré des électeurs, car qui lève l'impôt détient le pouvoir.

     Reviendra alors aux maires soucieux d’équiper et d’entretenir leur commune, d’augmenter l’impôt foncier ou d’inventer d’autres formes de revenus, comme cette idée bien socialiste de créer une taxe basée sur le loyer fictif du logement principal que les propriétaires occupent.  

     Chassez le naturel d’un banquier d’apparence socialiste, très vite l’impôt revient au galop…

     

     

     

    Jean-Luc BOULARD

    Sens le lundi 17 juillet 2017

     

     

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    Demain viendra le bal des cocus…

     

    Demain viendra le bal des dupes…

     

     Aux présidentielles, pour entrer dans le giron prometteur d’« En marche ! », Macron l’Enchanteur a réussi à subjuguer un électorat allant du parti socialiste et autres formations de Gauche jusqu’aux troupes débandées et déboussolées de la Droite-et-du-Centre.

    Pour ces législatives, Macron l’illusionniste engrange les soutiens et ralliements sous la fallacieuse présentation d’une future gouvernance d’union nationale ou de salut public. Ce genre de démarche politique, qui finalement pourrait se justifier dans la conjoncture actuelle, ne peut se faire qu’en  rassemblant tous les partis politiques dans le respect intégral de leurs spécificités. Et de tous les partis…

    Aujourd’hui, l’on assiste davantage à une campagne de débauchage et de désertion qui ne vise qu’à siphonner les partis adverses et déstructurer tout le paysage politique existant pour en reconstruire un nouveau. Ne soyons pas naïfs !

    Sa cour des miracles va imploser rapidement et gageons que les partis de Droite vont se réveiller avec une sévère déconvenue. Alors viendra le bal des dupes, pour cinq longues années…

     

    Jean-Luc BOULARD

    Sens le 6 juin 2017

     

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