• Bachelot, entre trahison et reniement...

    Dans la série des transfuges de Droite vers l’actuel président Macron (celui qui tua politiquement son mentor socialiste Hollande pour prendre sa place) Roselyne Bachelot, nommée ministre de la Culture. L’ancienne ministre de la Santé et des Sports de Sarkozy déclarait pourtant ne jamais souhaiter revenir en politique.

    Celle qui baignait depuis dans les émissions "people" comme le Grand Journal, On n’est pas couché, Les grosses têtes de RTL, Touche pas à mon poste ! affirmait, péremptoire : « Je ne reviendrai pas, c’est une décision irrévocable que j’ai prise (…) la politique est une drogue, les gens le savent, et ils pensent que je suis gravement intoxiquée et que si on me fait une proposition, je l’accepterai. Et non ! » (Grand Journal en octobre 2016).

    « Jamais vous ne reviendrez à la politique ? » la questionne t-on (On n’est pas couché en octobre 2017). « Jamais ! J’ai pris cette décision bien avant 2012, j’en avais fixé l’échéance. Je respecte en général mes engagements. » affirmait la femme politique.

    Deux mois plus tard, au cours d’un entretien accordé au JT de France 3, de nouveau  sur un éventuel retour en politique : « Le retour de Roselyne Bachelot en politique, c’est totalement inconcevable. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Il ne faut pas. Il faut que les choses soient irrémédiables, sinon elles n’ont pas de noblesse ».

    Invitée au micro de La chaîne parlementaire, Roselyne Bachelot confiait également : « comme disait un de mes amis, tu aimes trop la culture pour en être la ministre. »

    En 2016, parlant des remaniements ministériel en général (C à vous) elle assassinait Macron en déclarant : « Le remaniement, c’est la dernière arme des gens qui voient le pouvoir leur échapper. Et le seul pouvoir qui leur reste, c'est le pouvoir de nomination. Ils empaillent leur ministres sur les murs pour faire oublier leurs échecs ».

    Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis affirme le dicton... Preuve que l'on peut être imbécile et changer d'avis...

    En attendant, l’électeur se détourne de ces jeux,  la classe politique pleurniche beaucoup sur « la montée des populismes », ces reniements permanents en font le lit…  

    Jean-Luc Boulard

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    Chirac : douze ans pour rien (ou presque)

    Philippe Manière pour Challenges

     

    © AFP/Archives - PATRICK KOVARIK Chirac

     

    Toute sa vie, Jacques Chirac aura été un séducteur : ceux qui l’ont connu ont tous en mémoire son humour, sa chaleur, sa simplicité. Il en va de même de l’opinion en général : quatre Français sur cinq gardent de lui un bon souvenir. Pourtant, à bien des égards, sa présidence aura été inutile et navrante. 


    Soyons juste : il y a bien sûr l’important discours du Vel d’Hiv et la reconnaissance trop longtemps attendue de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Il y a aussi le refus (rétrospectivement peu contestable) d’accompagner les Américains en Irak. Il y a enfin l’entrée dans l’euro, choix opéré dès 1995 et que le gouvernement Jospin n’a plus eu qu’à entériner. Dans le fond, par trois fois, ce gaulliste a été à la hauteur lorsque notre pays avait rendez-vous avec l’Histoire et avec le monde. Le malheur est que, pour le reste, Chirac a persisté dans une inaction obstinée qui, précisément, a réduit à presque rien la capacité de la France à être à la hauteur des défis du futur.

    En matière de réformes, le bilan de sa présidence est pathétique. Dans la colonne des « plus », une seule ligne : un beau début de remise à plat, en 2003, du système de retraites, en particulier s’agissant des fonctionnaires. Les « moins » sont innombrables, du recul en rase campagne devant les grévistes début 1996 au surréaliste « retrait », dix ans plus tard, de la loi créant le Contrat Première Embauche (pourtant votée par le Parlement !) Rien ou presque n’a été fait entre 1995 et 2007 pour enrayer la dérive du pays sur les critères-clés - compétitivité, pression fiscale, déficits : durant 12 ans, Chirac a regardé la France couler.

    Préférence pour l'immobilité

    Pire : il a personnellement contribué à dégrader son image. Hébergé par une puissance étrangère dès son départ de l’Elysée (lequel soldait pourtant un bail de 40 ans nourri-logé-blanchi par le contribuable), seul président français condamné en justice (en 2011, pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêt », tout de même), Jacques Chirac aura personnifié toute sa carrière une action politique dénuée de toute vision et tissée d’arrangements sordides.

     Sans doute parce qu’il n’était que l’incarnation d’une « préférence pour l’immobilité » au vrai nationale, les Français ne lui en veulent pas et préfèrent se souvenir en souriant de ses aphorismes canaille – dont le fameux « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre », qui le résume à merveille. Une autre de ses phrases-fétiches concentre hélas en creux ce qu’on peut lui reprocher : « Un chef, ça doit cheffer ! »

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  • Ferrand : le mirage de la République exemplaire…

     

    Ferrand : le mirage de la République exemplaire…

    Le quatorzième président de l'Assemblée et quatrième personnage de l'État a déjà les mains sales et une moralité des plus douteuses... Qu’on en juge.

    Alors qu’il est directeur général des Mutuelles de Bretagne, poste clé dans l'organigramme, il convainc son conseil d'administration de louer un local à Brest pour ouvrir un centre de soins, local qu’il se charge de trouver.

    A cette fin il fait acheter à la SCI tout juste déclarée et détenue par sa concubine, un local dont le prix d'achat sera remboursé en dix ans par le loyer annuel consenti par la mutuelle. Ne prêtant qu’aux riches, une banque consent un prêt qui couvre intégralement l’investissement et les frais de notaire. Au passage, les travaux d'aménagement intérieur seront réalisés au frais de la mutuelle, il n’y a pas de petits profits !

    Une affaire de rêve, acquérir en dix années un bien immobilier d’environ un demi-million d’euros, sans investir un seul centime et sans risque…

    Pourquoi n’a-t-il pas fait profiter son employeur de ses talents de spéculateurs immobilier au lieu de s'enrichir sur le dos des mutualistes ?

    Pour compléter son profil de profiteur, on retiendra qu'il gratifiera son ex-femme de quelques marchés d'aménagement de locaux gérés par les Mutuelles de Bretagne puis, pour faire bonne mesure, après son élection de député en 2012, il se verra octroyer une rémunération de chargé de mission à hauteur de 1250 € par mois par la nouvelle directrice générale des Mutuelles de Bretagne, bonne copine dont il embauchera ensuite le compagnon comme assistant parlementaire.« Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné »...

    Comme d’autres, il n'hésitera pas à solliciter son fils Émile pour quelques mois en remplacement d'un de ses assistants parlementaires

    Le procureur de Brest avait bien ouvert une enquête préliminaire en juin 2017, classée sans suite en octobre !!! Il avait invoqué la prescription s’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts et jugé que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie n’étaient « pas constituées ».

    La « République des coquins et des copains » ! Dixit le député socialiste Luc Carvounas, un connaisseur et ancien ami politique !

    Comment les députés, les responsables politiques aux affaires peuvent-il retomber toujours dans les travers qu’ils dénonçaient hier ? Où est cette République exemplaire ?

    Jean-Luc Boulard,

     

    vendredi 13 septembre 2019

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  • Le débat sur la suppression de l’ENA est lancé. On a ouvert les vannes, bien françaises, du discours qui permet aux flots des opinions de se déverser dans la presse et sur les ondes. En avant le bla-bla récurrent ! Parmi les opinions sur l’ENA (Ecole nationale de l’Administration), il y en a une absolument merveilleuse qui nous est assénée comme une litote : « Cette école que le monde nous envie… ». Pas moins… et pas plus ! Car, on ne peut pas aller plus haut dans la sotte vanité…

    TRIBUNE : Effectivement, nous avons vraiment matière à pérorer. Voyons la réalité française depuis 1974 : lors de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, il y avait 700 000 demandeurs d’emploi. Le dernier budget de l’État était alors en équilibre ; quant à la dette de la France, elle était nulle ou insignifiante. Oui, mais maintenant ?

    Le nombre de chômeurs toutes catégories confondues excède les 5 millions de personnes, sans oublier tous ceux qui passent à la trappe des statistiques. La dette de la France atteint 2 200 milliards d’euros tandis que les prélèvements de l’État ont dépassé les mille milliards d’euros. Bref : la France peut prétendre au titre peu glorieux de champion du monde des prélèvements.

    En l’espace de quarante ans, le pays a perdu trois millions d’emplois industriels. Le chômage des jeunes s’élève à 23 % et plusieurs centaines de milliers de jeunes sortent du système scolaire sans la moindre qualification tandis qu’un tiers des élèves qui entrent en sixième ne maîtrisent pas la lecture ! Dans le classement Pisa sur l’éducation (une référence dans le domaine), la France se situe parmi les plus mauvais élèves de l’Europe.

    Ne parlons pas de la précarité ! Elle ne cesse de progresser : 80 % des nouveaux contrats pour les jeunes sont des CDD. La pauvreté touche neuf millions de personnes et elle se répercute de génération en génération.

    Pourtant, ironie du sort, la classe dirigeante de la sphère politique et la haute administration sont issues depuis longue date de l’ENA, « cette école que le monde nous envie ». Il doit y avoir une erreur quelque part !

    « Maintenant, je suis tranquille après l’obtention du concours d’admission… »

    La critique essentielle faite à l’ENA repose sur ce constat : 70 % de ses élèves sont issus de milieux privilégiés. 10 % possèdent des origines paysannes et 6 % sont enfants d’ouvriers. Il est clair que les classes sociales sont endogènes depuis l’Antiquité. Seule la IIIème République, à ses débuts, a commencé d’inverser ce phénomène : c’est la grande époque « des hussards noirs de la République ».

    Mais on passe à côté de l’essentiel. On se trompe totalement de diagnostic, on ne voit pas l’évidence.

    La question est la suivante : on considère en France que les aptitudes scolaires sont la quintessence de l’homme, de l’existence, de la vie. On adoube des jeunes gens de 23 ans comme on adoubait autrefois des chevaliers, à vie. À la veille de la Révolution, Beaumarchais faisait dire par Figaro au Comte Almaviva : « Vous ne vous êtes donnés que la peine de naître… ». Avec l’ENA, on a légèrement changé le discours : « Vous ne vous êtes donnés que la peine de passer un concours. Maintenant à vous toutes les places pendant quarante ans, c’est-à-dire une carrière… ».

    La Chine s’est éveillée. Mais pendant des siècles, elle a sombré dans la décadence. Beaucoup d’historiens et de sociologues attribuent cette déchéance au système mandarinal. Les mandarins passaient un concours très difficile. Il fallait, entre autres, connaître les 60 000 signes de l’écriture chinoise.

    Puis les mandarins occupaient tous les postes à la Cour de l’empereur. Sur ce modèle on a créé le mandarinat français qui a pris la forme de l’ENA.

    Un homme politique dit un jour à Jean-Jacques Servan-Schreiber qui proposait de changer ce système de castes par les concours : « Finalement, tu as raison. Quand j’ai réussi « l’épreuve d’admission », je me suis dit : « Maintenant je suis tranquille ! ».

    Va-t-on surmonter le tsunami mondial ? Celui que représentent les technologies nouvelles et résister simultanément, à la formidable poussée industrielle et commerciale venue d’Extrême-Orient et, à l’Ouest, aux Américains dotés des GAFA, de Microsoft, de la Silicon Valley, d’une jeunesse qui ne vit que pour et par les start-up ?  

    Avec des mandarins français qui peuvent se dire après avoir passé un concours : « Maintenant, je suis tranquille ! ». Il est temps en effet de se poser la bonne question…

    Emmanuel RACINE

    https://presse-evasion.fr/index.php?option=com_k2&view=item&id=7086:le-mandarinat-a-la-francaise-perdure-avec-l-ena-ce-systeme-est-il-capable-de-resoudre-les-enjeux-de-demain

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    Macron-Castaner discrédités à l'épreuve du pouvoir

    Durant que le ministre de l'Intérieur s'amuse en boîte de nuit, que le président skie à La Mongie et que le reste de nos dirigeants disserte dans des parlottes à visée anesthésique, la mouvance anarcho-libertaire, parfois déguisée en gilet jaune, prépare ses émeutes tranquillement et met à sac une nouvelle fois tout un quartier de Paris emblématique de sa haine du riche. Le préfet de police dort sur ses étoiles...

    Seules réactions de nos gouvernants : condamnations, imprécations, indignation, coups de menton et puis... rien ou presque.

    Et on continue d’ergoter sur les termes d'une hypothétique loi anticasseurs, on essaie de s'endormir de mots et de débats alors que l’urgence est de rétablir l’ordre.

    Lorsque l'écran de fumée du soi-disant débat national s'estompera, que faudra-t-il protéger ? Car il faut en être conscient, rien ne peut sortir de cette mascarade sauf une armée de citoyens abusés, trompés et déçus. A cet instant là, les professionnels de l'émeute et de la révolution anticapitaliste risquent d’être rejoints par le peuple en insurrection.

     

    « Gouverner c'est prévoir », le parti majoritaire de l’assemblée nationale, le gouvernement et l'actuel chef de l'État sont inaptes, qu'ils en tirent les conclusions qui s'imposent…

     

    Jean-Luc Boulard

    Sens, le 17 mars 2019

     

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